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Dysphasie

Les dysphasies : lorsque parler, comprendre, doit s’apprendre.

La dysphasie est un trouble structurel primaire (et donc durable) de l’apprentissage et du développement du langage oral, d’origine congénitale.
Environ 2% de la population française est touchée, en majorité des garçons.
Le langage oral est appris spontanément sans être enseigné formellement et nécessite simplement l’exposition de l’enfant au langage oral.
L’acquisition du langage oral se fait de façon rapide, rythmée par des étapes précises :

  • À la naissance, le bébé fait la différence entre des bruits et la voix de sa mère.
  • À 2 mois, le bébé est capable de reconnaître des phrases provenant de sa langue maternelle en utilisant des informations mélodiques ou rythmiques.
  • À 4-6 mois, il réagit plus aux voyelles de sa langue maternelle qu’à celles utilisées dans d’autres langues, mais absentes de la sienne.
  • À 10 mois, l’enfant discrimine les consonnes de sa langue maternelle, ainsi que des chaînes de sons.
  • À 18 mois, il se montre apte à subdiviser une phrase en sous-éléments en utilisant les indices prosodiques (silences=frontières naturelles). L’enfant utilise alors les informations accentuelles.
  • Parallèlement les capacités de mémorisation évoluent.
  • Par la suite les enfants vont progressivement associer formes acoustiques et sens, et montrer une sensibilité graduelle à la hiérarchie de la phrase, c’est à dire la syntaxe.
  • Une explosion lexicale est constatée vers 2 ans (6-8 mots nouveaux appris par jour).
    Si les étapes de l’acquisition du langage sont connues, il existe toutefois une grande variabilité inter-individuelle, encore plus vraie en expression qu’en compréhension.

Le retard de langage :

Le retard de langage est un décalage avec l’âge moyen d’acquisition du langage oral. Les différentes étapes de développement du langage se succèdent normalement, mais plus tard que les autres enfants. Il est important de ne pas s’inquiéter trop tôt, mais de rester vigilant et attentif aux progrès de l’enfant. A partir de 3 ans, si l’enfant ne progresse pas une fois exposé à d’autres enfants du même âge à la maternelle, il est alors nécessaire d’entreprendre une prise en charge orthophonique.

Du retard de langage au trouble du langage oral : la dysphasie

La dysphasie est un trouble structurel du langage oral, il s’agit d’un trouble spécifique, à différencier du retard. Comme l’ensemble des troubles « dys », il s’observe chez des enfants d’intelligence normale, c’est à dire sans déficience intellectuelle.
Les signes d’appel sont nombreux et variés, mais nous pouvons en citer certains :

  • L’enfant se comporte comme s’il entendait mal, il ne répond pas à son prénom vers 18 mois-2 ans, il ne répond pas à des ordres simples à partir de la deuxième année.
  • L’enfant ne s’exprime pas, il montre, mime, mais ne parle pas, il s’énerve car il ne parvient pas à se faire comprendre.
  • L’enfant est difficilement compréhensible en dehors du cercle familial.
  • Malgré la scolarisation et/ou les prises en charge, il est constaté une stagnation des compétences linguistiques ou des anomalies dans l’expression une fois installée.

LE DÉPISTAGE :

  • PEA (Potentiel évoqués auditif), bilan audio-phonologique complet.
  • Bilan neuropsychologique complet, permettant de mettre en évidence des dissociations significatives.
  • Le diagnostic repose sur l’existence d’un écart significatif entre les compétences intellectuelles d’une part et les compétences en langage oral (versant expressif et/ou réceptif) d’autre part.

La dysphasie peut toucher les deux versants du langage oral :

  • Le versant expressif = parler
    On peut alors constater un manque de spontanéité et de fluidité dans le discours. Des difficultés d’articulation et de programmation de la parole. L’évocation des mots est souvent difficile avec un manque du mot. Des erreurs de morphologie de la langue (accords en genre et en nombre) ainsi que syntaxiques sont mises en évidence.

et/ou

 

  • Le versant réceptif : comprendre
    On note alors des difficultés dans la discrimination de rythmes, la discrimination phonologique. L’enfant est gêné dans la compréhension vocabulaire ainsi que dans la compréhension de consignes. La compréhension morphosyntaxique est très limitée ainsi que la compréhension d’énoncés imageables et/ou non-imageables. L’accès à l’implicite, au second degré, aux métaphores est peu mobilisable. La compréhension du discours est de ce fait réduite.