Dyspraxie chez l’enfant : comprendre, diagnostiquer et accompagner
Comprendre la dyspraxie : Qu’est-ce que c’est et comment aider votre enfant ?
La dyspraxie fait partie des troubles DYS et concerne des difficultés à planifier, organiser et coordonner des gestes volontaires dans l’espace, à la différence d’un simple mouvement moteur. On parle alors de trouble du geste intentionnel.
Exemple :
- Marcher est une action automatique, une succession de mouvements coordonnés.
- Mais écrire, s’habiller, utiliser des couverts, manier une règle ou un compas sont des praxies : des gestes complexes, dirigés par une intention précise.
Chez l’enfant dyspraxique, ces gestes sont souvent maladroits ou mal coordonnés. Il peut :
- Peu jouer aux jeux de construction,
- produire des dessins pauvres ou peu structurés,
- rencontrer de grandes difficultés dès les premiers apprentissages, notamment l’écriture.
Signes évocateurs de la dyspraxie
Les manifestations apparaissent souvent dès l’école primaire, notamment au moment :
- d’écrire sur une ligne,
- de poser des opérations de manière alignée,
- de tracer des figures géométriques,
- de s’organiser sur la page.
Ces gestes scolaires, pourtant simples en apparence, sont particulièrement coûteux pour l’enfant dyspraxique.
Le diagnostic de la dyspraxie
Le diagnostic repose sur une analyse fine des différentes étapes du geste. Il ne s’agit pas d’un simple trouble moteur ou visuel. La dyspraxie touche la conception du geste, sa programmation et sa réalisation.
L’évaluation s’appuie sur :
- l’analyse de l’habileté motrice fine,
- la capacité à reproduire des gestes complexes (modèles digitaux ou manuels),
- l’étude des mouvements rapides et précis des doigts,
- l’observation de la coordination œil-main (visuo-motrice),
- l’exploration visuelle (le regard est un geste à part entière),
- les gnosies (reconnaissance visuelle et distinction figure/fond).
Le diagnostic est souvent posé par un neuropsychologue, en lien avec d’autres professionnels comme l’orthoptiste ou l’ergothérapeute.
Les différents types de praxies
Il existe plusieurs types de praxies, selon la nature du geste :
- Praxies idéatoires : gestes symboliques ou basés sur des conventions (ex. : mimer un usage).
- Praxies idéomotrices : actions dirigées vers un but (ex. : saluer, montrer).
- Praxies d’utilisation : manipulation concrète d’objets ou d’outils.
- Praxies bucco-phonatoires : liées à l’articulation, avec impact sur le langage oral.
- Praxies visuo-constructives (les plus fréquentes chez l’enfant) :
=> « Qu’est-ce que je fais avec ce que je vois ? »
=> Elles sont centrales dans les apprentissages scolaires : écrire, copier, dessiner, utiliser un compas, taper à l’ordinateur…
En classe, on observe :
- des productions graphiques mal organisées,
- une écriture lente, fatigante, peu lisible,
- des difficultés à tenir son cahier ou à gérer son espace de travail.
⚠️ À noter : toutes les difficultés d’écriture ne sont pas dues à une dyspraxie. Certaines dysgraphies existent de façon isolée.
Origines neurologiques de la dyspraxie
Les études scientifiques ont montré que la dyspraxie est liée à un dysfonctionnement neurologique, souvent au niveau du lobe pariétal du cerveau. Ce lobe joue un rôle-clé dans :
- la représentation mentale des gestes,
- la coordination visuo-spatiale,
- l’imagerie mentale,
- la manipulation d’objets,
- mais aussi… les compétences mathématiques !
Ainsi, on retrouve fréquemment des troubles associés :
- troubles de l’orientation spatiale,
- difficultés de représentation mentale,
- dyscalculies (troubles du calcul), notamment en lien avec les gnosies digitales (compter sur ses doigts).
Comment accompagner un enfant dyspraxique ?
Les enfants dyspraxiques ont une intelligence ordinaire, souvent de bons acquis oraux et une bonne compréhension verbale. Ce sont leurs capacités à organiser l’action dans l’espace qui posent difficulté.
Aménagements pédagogiques recommandés :
- Utilisation de l’ordinateur pour soulager l’écriture manuelle.
- Logiciels adaptés pour la géométrie, les schémas, les tracés.
- Supports de lecture aménagés (guides-lignes, double interligne, repères visuels).
- Organisation claire de la page : consignes espacées, consignes orales répétées.
- Intervention d’un ergothérapeute :
- Indispensable pour aider l’enfant à s’approprier ses outils numériques et à organiser ses gestes au quotidien.
Pour en savoir plus sur les troubles DYS, consultez notre article.
Pour en savoir plus sur le Bilan neuropsychologique, consultez notre page.