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Le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est un trouble neuro développemental à l’impact non négligeable sur la vie scolaire et familiale.

Inattention, impulsivité, agitation composent ce trouble à des degrés d’intensité variable selon les personnes mais aussi selon les moments d’une même journée. « Dispersé », « rêveur », « dans la lune », « impatient », « empressé », « énergique », « sportif », « brusque », « malpoli », « violent »… sont autant de termes employés pour décrire le comportement de ces enfants… à juste comme à mauvais titre. En effet, parfois descriptifs, ils donnent aussi souvent une tonalité volontaire à ces conduites pourtant irrépressibles pour la plupart de ces enfants. 

Cette variabilité et ces maladresses sociales sont bien souvent déstabilisantes pour l’entourage et favorisent l’émergence de croyances erronées ou pire encore la stigmatisation des personnes présentant un TDA/H. Face à sa médiatisation croissante à destination du grand public, examinons le retentissement social de ce trouble mais aussi comment l’apaiser.

Les impacts du TDA/H au quotidien

Il est désormais bien connu que le TDA/H a des répercussions sur les apprentissages scolaires, le fonctionnement émotionnel, social et familial, et de manière plus générale la qualité de vie de l’enfant ou de l’adulte et son entourage.

Les impacts du TDA/H sur le plan scolaire ne sont pas négligeables, sachant qu’au moins 30% des enfants TDA/H présentent de façon associée ou secondaire des troubles des apprentissages.  L’abandon scolaire est alors plus fréquent, et l’obtention d’un diplôme plus difficile, alors que ces enfants disposent généralement d’une intelligence tout à fait préservée. Au quotidien seront recensées des difficultés de mise à la tâche, de concentration, une fatigabilité, des erreurs d’étourderie, des idées désorganisées, un travail peu soigné, des prises de parole inopinées… soit autant de manifestations du TDA/H observables en milieu scolaire ou lors des devoirs. En effet, ce moment est souvent compliqué voire source de conflit en famille. Il peut alors être source d’appréhension pour les parents… Pour en savoir plus sur l’aménagement des devoirs c’est ici.

Sur le plan émotionnel, le TDA/H s’associe régulièrement à des symptômes d’anxiété et de dépression (25 à 30% des enfants) ainsi qu’une faible estime de soi.

Enfin, du fait de l’impulsivité et/ou de la recherche immédiate de satisfaction, des répercussions comportementales existent également. Par exemple, les risques de blessures accidentelles et d’accidents, d’addiction, de délinquance (vol par exemple) ou encore de troubles alimentaires sont significativement plus importants chez les personnes TDA/H. Durant les jeunes années, près de la moitié des enfants TDA/H sont susceptibles de développer un trouble du comportement de type oppositionnel avec provocation (TOP), de façon transitoire ou plus durable. Ces derniers peuvent également trouver leur cause dans la faible estime de soi développée par l’enfant, face aux remarques négatives (remontrances, punitions, suggestion d’un manque de volonté…) qui lui sont régulièrement adressées.

Afin de limiter ou du moins juguler les effets et les impacts du TDA/H, différentes mesures pourront être mises en œuvre.

Les accompagnements

Aujourd’hui de nombreuses approches existent pour accompagner les personnes présentant un TDA/H et leurs proches. Toutes ne poursuivent pas les mêmes buts et n’offrent pas les mêmes bénéfices. Hiérarchiser les problématiques rencontrées par l’enfant et/ou sa famille mais aussi déterminer leur impact au quotidien et anticiper les risques futurs, permettra de choisir par quoi débuter. Nous présenterons ici, celles promues par le dernier consensus international  (2021) rédigé par le fédération mondiale du TDA/H. 

Sur la base d’essais cliniques rigoureux, les traitements médicamenteux sont un moyen efficace pour réduire immédiatement les symptômes du TDA/H. A plus long terme, ils permettent de prévenir les évolutions défavorables (réduction des risques de décrochage scolaire, d’accidents de la route, de tabagisme, de dépression, etc.). Si plusieurs traitements existent, le Méthylphénidate est majoritairement prescrit en France (Concerta®, Quazym®, Médikinet®, Ritaline®…). Introduit dans le monde en 1947, son taux d’efficacité atteint 90% lorsque l’indication est bonne. Il ne génère ni accoutumance, ni dépendance. Son arrêt brusque n’engendre pas d’état de manque. Il ne peut donc pas être assimilé à un « dopant » ni un « calmant ». S’il existe des effets secondaires et indésirables, ces derniers sont généralement bénins et peuvent être jugulés avec l’appui du médecin (pédopsychiatre, neuropédiatre, pédiatre) en modifiant la dose ou le médicament.

Développer les connaissances et les représentations  liées au TDA/H et ses répercussions figure aussi parmi les bonnes pratiques en matière d’accompagnement de ce trouble.  

Lorsque c’est l’enfant qui gagne en connaissances à propos de son propre fonctionnement, on parlera de métacognition. Les prises en charge de ce type visent le développement de ce savoir personnel et l’acquisition de stratégies d’apprentissage efficaces et transférables à la vie quotidienne. Elles peuvent être proposées dans le cadre de TCC (Thérapie Cognitive et Comportementale) en individuel ou lors d’ateliers en groupe (programme PIFAM, REFLECTO par exemple). Plusieurs études, aux résultats prometteurs, sont en cours.


Lorsque c’est l’entourage qui accroît son savoir en matière de TDA/H, on parlera de psycho-éducation. Cette dernière constitue la base des Programmes d’Entraînement aux Habiletés Parentales (PEHP) aussi appelés programmes Barkley. Ces accompagnements familiaux se centrent sur ses répercussions comportementales du TDA/H. Plus précisément, leur but est de prévenir le développement d’un Trouble Oppositionnel avec Provocation (TOP) et/ou d’en endiguer les manifestations déjà présentes, car rappelons-le, environ 50% des enfants avec TDA/H présentent aussi un TOP.

Ces comportements négatifs au quotidien (irritabilité, crises de colère, intolérance à la frustration…) sont bien souvent la source d’un stress parental important. L’enjeu du PEHP sera donc de réduire ce stress et de restaurer le sentiment de compétence parentale. Au cours de la dizaine de séances qui le composent, les parents apprendront à mieux observer et comprendre le comportement de leur enfant et à appliquer des stratégies éducatives simples, comme par exemple savoir discerner les antécédents et les conséquences des comportements négatifs, valoriser concrètement les actions positives ou encore à retrouver des moments de complicité en famille.
D’autres programmes de guidance parentale existent, mais tous allient psycho-éducation et stratégies comportementales. Aujourd’hui, les recommandations internationales le préconisent en première intention.

Conclusion

Le TDAH est devenu un sujet de discussion plus répandu en raison d’une meilleure compréhension et reconnaissance de ce trouble. Néanmoins, l’accompagnement des enfants et de leur famille demeure un défi majeur. Face à une variété de symptômes encore source d’idées reçues mais aussi face à l »incompréhension voire l’épuisement pour l’entourage, l’intégration de différentes approches est aujourd’hui de mise. C’est agissant à la fois auprès de l’enfant, sa famille et en sensibilisant l’environnement scolaire que l’on limitera la stigmatisation et ainsi que les impacts de ce trouble dans la vie quotidienne. 

Biographie :

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