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Il n’y a pas d’âge pour apprendre les numéros d’urgence. On peut sauver une personne dès le plus jeune âge. Les faits l’ont démontré, plusieurs enfants en bas âge – 6 ans – ont sauvé un de leurs proches en appelant les secours. D’autres ont pu adopter les premiers gestes qui sauvent, comme la mise en position latérale de sécurité, en attendant les secours. D’où l’importance d’initier les plus jeunes à faire face à des situations d’urgence.

C’est ainsi que les élèves du CERENE de 4ème et 3ème du site du 15ème arrondissement ont bénéficié d’une sensibilisation aux gestes qui sauvent le jeudi dernier sur le site de Vanves.  Marion Dehecq, professeure de mathématiques, à l’origine de cette belle initiative, revient lors d’une interview sur cette journée de sensibilisation et les raisons qui l’ont poussée à mettre en place le projet.

Je suis professeure de maths au CERENE sur le site de Vanves et à côté je suis aussi réserviste chez les pompiers de Paris depuis de nombreuses années et également entraîneur de gymnastique. Les pompiers de Paris fonctionnent par système de garde de 24h, 48h ou 72h généralement, donc je prends mes gardes sur mes temps de repos c’est-à-dire les weekends et également les vacances scolaires. Les diverses interventions, de jour comme de nuit, m’amènent à porter assistance aux victimes, peu importe leur détresse. Que ce soit des accidents du quotidiens bénins ou des secours à victime d’extrême urgence, on intervient sans attendre auprès de la population. C’est vraiment le parallèle entre l’enseignement que je fais comme métier et la réserve en tant que secouriste qui m’a amené à partager ce savoir avec les élèves qui pourront être amenés à faire face à des situations inhabituelles.

Marion Dehecq

professeure de mathématiques au CERENE

 

Encouragée et motivée par l’enthousiasme des élèves et du personnel vis-à-vis du projet, elle décide de se lancer.

 j’ai remarqué que certains élèves (venus en cours de scolarité au CERENE) avaient  reçu une petite sensibilisation aux gestes qui sauvent, pas au CERENE mais dans  leurs précédents établissements. J’ai donc pensé que ce serait important que les élèves du CERENE soient aussi sensibilisés à ces gestes qui sauvent. En discutant avec mes collègues mais aussi avec les élèves, je leur ai demandé s’ils seraient intéressés de faire une sensibilisation aux gestes qui sauvent. L’engouement a vraiment été tout de suite collectif et communicatif. Tout le monde s’est montré intéressé par le projet : les élèves, les collègues, la direction. Ils ont tenu à ce que le projet soit réalisé. 

Et cette journée de sensibilisation, comment s’est-elle passée ?

 Tout au long de la séance proposée, les élèves ont pu partager leur expérience vécue en situation de secourisme et leurs nombreuses questions concernant les numéros d’alerte, les gestes à effectuer et comment réagir à des situations quotidiennes ont permis de nourrir cette sensibilisation aux gestes qui sauvent et de les rendre acteurs dans une démarche d’apprentissage.

En passant par la protection et comment donner l’alerte, les élèves se sont pleinement investis dans les cas concrets proposés, mettant en application des gestes précis comme le point de compression en cas d’hémorragie, la PLS (position latérale de sécurité)…

De plus, ayant été récemment confrontée à une situation d’urgence dans le civil, les élèves étaient très curieux d’apprendre les gestes permettant de secourir un homme inconscient et ne respirant plus ayant dû moi-même effectuer des gestes essentiels de premiers secours. Ainsi, chaque élève a appris à évaluer la conscience et la respiration d’une personne et également pratiquer le massage cardiaque sur mannequin (dont l’utilisation d’un défibrillateur) pour réajuster leur position et technique de massage afin de s’entraîner sur ces gestes cruciaux qui peuvent, réellement, sauver la vie d’une personne. On leur montre, on les guide et après repositionnement et plusieurs minutes de massage, les élèves prennent conscience de l’importance de bien se positionner, d’être rigoureux et concentré pour effectuer un massage efficace. 

J’ai pris beaucoup de plaisir à leur partager une autre passion de mon quotidien et les sensibiliser aux bons gestes pour qu’ils puissent agir en cas de besoin et s’ils le souhaitent, poursuivre dans cette optique de formation au secourisme. L’idée c’est aussi de les sensibiliser à cette passion du secourisme et les amener, pourquoi pas, à se former dans les années à venir et valider des diplômes de secourisme (le premier diplôme c’est souvent le Premiers secours de niveau 1 PSC1).

Marion Dehecq

professeure de mathématiques au CERENE

Par ailleurs, à l’issue de cette sensibilisation, les élèves ont reçu un petit diplôme de récompense, une façon de les féliciter et de les rendre fiers d’eux-mêmes !

Le but de cette activité ?

Le but est d’apprendre aux élèves à régir efficacement et intelligiblement pour porter secours le cas échéant ; c’est de leur apporter des connaissances de secourisme qui peuvent leur être utiles toute leur vie. 

Les diplômes de secourisme sont un atout majeur dans  leur vie professionnelle et peut leur permettre d’adhérer à des associations de secourisme en plus de leur activité scolaire en l’occurrence des associations publiques comme la croix rouge, la protection civile. C’est une bonne expérience d’adhérer à ces associations parce qu’au-delà de l’importance de leur action, ça permet d’avoir accès à des grands événements sportifs ou culturels (comme le semi-marathon, comme Paris plage) qui peuvent être aussi intéressants. Ce sont des événements auxquels les élèves n’ont pas forcément accès mais grâce au secourisme ils peuvent y participer en assurant la sécurité des visiteurs, des pratiquants. C’est vraiment accessible à tous et c’est utile à soi et aux autres. 

Est-ce que les élèves ont compris ce qu’on attend d’eux à travers ce projet ? Comment ont-ils réagi ?

Beaucoup imaginaient que c’est un métier à part entiers uniquement et que c’est très difficile d’apprendre ces gestes. Même les numéros d’urgence, beaucoup ne les connaissaient pas. Ils ont tous été volontaires à apprendre comment protéger, alerter et des gestes concrets et simples mais d’une grande importance. 

Pourquoi pensez-vous qu’il faut sensibiliser les enfants à ces gestes dès l’école ?

Alors comme je l’ai dit, c’est un de mes centres d’intérêts principaux avec l’enseignement. Je trouve ça vraiment élémentaire que tout le monde soit formé. Et même dans le personnel, quand j’en ai parlé, certains ont montré beaucoup d’intérêt à se former ou revoir ces gestes de premiers secours. Cette petite piqûre de rappel permet à tous (adultes et enfants) de ne pas paniquer face à certaines situations mais plutôt de réagir de façon active et réfléchis.

Qu’est-ce que ça leur a apporté ?

Je trouve que ça les rend autonomes et actifs. En plus, ça renforce le lien social, on apporte de l’aide à son prochain qu’on le connaisse ou non. C’est également un bon moment de cohésion et de partage parce qu’il n’y a pas « l’écart qu’il peut y avoir scolairement entre les élèves et chacun se sent réellement utile ». C’est de la pratique et c’est ludique les gestes qui sauvent tout en étant d’une réelle importance. Chacun a probablement déjà été confronté à une situation où il n’a pas su quoi faire, qui appeler mais avec la sensibilisation, ils sauront réagir en cas d’urgence : le bon numéro à appeler, la démarche à mettre en œuvre et les gestes à effectuer pour sauver la vie d’une personne en danger ou en besoin de secours.