Faire du sport à l’école tout en respectant les règles sanitaires ? Est-ce possible ?
Mais bien sûr ! Tout en limitant les risques et en se faisant plaisir !
Sofiane Thabet, professeur d’EPS au CERENE depuis 4 ans fourmille de projets : les contraintes le galvanisent pour trouver de nouvelles idées et faire du sport un outil stimulant et complet d’apprentissage.
Poussez les tables ! Rangez les chaises, ouvrez les fenêtres, et la salle de classe traditionnelle se transforme en gymnase improvisé, changeant la perspective de chacun tout en respectant le protocole sanitaire. En intérieur, on décide de faire pratiquer aux élèves du Circuit training car il ne nécessite que peu d’espace, d’autant que cela reste dans le cadre du programme scolaire et permet de stimuler certaines fonctions exécutives que sont l’attention, la concentration, et bien d’autres, ainsi la coordination psychomotrice et les habiletés.
Ainsi, chacun garde son masque, conserve les distances. Les mains sont lavées, le matériel désinfecté, on peut commencer.
On débute la leçon par un aspect théorique : expliquer et montrer à l’aide de vidéos et ou d’images projetées en classe quels muscles seront travaillés au cours de la leçon et quels sont leurs usages au quotidien. Cela permet de travailler la conscience de soi et de son corps, un exercice utile à chacun, et d’autant plus à ceux ayant des troubles dysexécutifs !
On se lance ensuite directement dans la pratique physique, sans passer par la case vestiaire, car on a demandé aux élèves d’arriver en tenue de sport pour la journée, pour limiter les flux de circulation.
Quelques illustrations d’exercices mis en oeuvre !
La Chaise => sollicite les muscles ischio-jambiers (arrière des cuisses) et les quadriceps (devant des cuisses).
Les Fentes => C’est un exercice qui fait surtout travailler nos quadriceps et nos ischios-jambiers
Les Squats => arme redoutable pour muscler le bas du corps ! Au fil des séances, ce renforcement des membres inférieurs garantit des gestes plus efficaces et permet de diminuer le risque de blessures articulaires.
Les mouvements des bras => Ils permettent de travailler la coordination et la concentration
Entre chaque exercice, il faut pouvoir souffler : on baisse son masque légèrement pour respirer, avant de le remettre soigneusement et on boit à la gourde individuelle qu’il est demandé à chacun d’apporter.
Et tout ça en mobilisant corps et esprit : pour certains exercices, on invite les élèves à imaginer le port de poids au bout des bras, en faisant le parallèle avec des moments de la vie quotidienne “Imaginez que vous portez le sac de courses !”.
Ainsi, de la même manière que pour la relaxation on invite les participants à se détendre partie du corps par partie du corps en se projetant mentalement dans un espace imaginaire dédié à la détente, dans ce cas les élèves sont invités à concentrer leurs ressources attentionnelles dans la projection mentale. En effet, les dernières études d’imagerie cérébrale démontrent que c’est la même aire cérébrale qui est stimulée quand on pense à un mouvement et quand on l’effectue, ce qui est appliqué concrètement dans ce cas pour soutenir l’activité sportive statique.
Ce choix de l’enseignant permet la mise en œuvre auprès des élèves d’un travail avec le corps, l’espace et l’esprit et grâce à ces adaptations pédagogiques, l’activité sportive continue à être mise en œuvre au CERENE, pour le plus grand bénéfice des élèves !